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Plusieurs explications :

  • Du latin Meditari dont le sens propre est "s’exercer au physique et au moral". Signifie "préparer quelque chose par une longue réflexion, projeter".

La méditation serait alors l'action de réfléchir, le fait de se concentrer sur un sujet de réflexion.

  • Le principal ancêtre de cette famille est le nom latin modus, "mesure imposée aux choses, mesure musicale, manière de se conduire". En sont issus tous les mots français qui contiennent le radical "mod".

Parmi les autres ancêtres il faut citer les verbes latins mederi, "donner ses soins à", medicare, "soigner", meditari, "étudier, s’exercer".En sont issus un certain nombre de mots français qui contiennent le radical "med" :médecin, médical, médicament, méditer, remède, ...

  • Le mot ''méditer'' vient de la racine latine ''meditatum'', c'est à dire "à méditer". Dans l'Ancien Testament haga (en hébreu: הגה), "des moyens pour soupirer" ou "murmure", mais aussi "à méditer".

Quand la Bible hébraïque a été traduite en grec, "Haga" est devenu le "Melete" grec. La Bible latine traduit ensuite haga / melete dans « meditatio ».

  • verbe grec "médomai" ("μηδομαι") méditer, issu de la racine médique "med" : comprendre, concevoir. La racine "med" exprime l’idée de prendre avec autorité et réflexion des mesures d’ordre. Le terme méditer est construit sur la même racine que le terme remédier.

La racine "med", le "medomai" grec, prendre soin, soigner.

 

Pour Emile Benveniste la racine "med" a diffusé dans les langues Indo Européennes parce qu'elle couvre tout un ensemble d'activités, de la pensée à la médecine, pour juger d'une loi autorisée. Cependant si Benveniste est dans le vrai, l'activité induite par la racine "med" n'est pas un mode général de pensée mais un acte décisif et conscient utilisé afin de résoudre un problème particulier.

 

On retrouve cette racine "med" d'après Pierre Chantraine, peut être dans Médée , et également dans le nom grec Clytemnestre, puis dans le latin "médeor", et "medicus" le "médecin", qui serait dérivé du grec "mèdôs" ("μηδος") le soin, le conseil et du grec "médos" ("μεδος") soigner.

 

  • Mais si on considère la racine sanscrite, donc indienne, désignant la méditation et qui est mise en relation avec le yoga, on découvre alors le Dhyana qui signifie littéralement "agir centré" donc "agir avec la conscience du centre" et le Dhyana Asana qui signifie alors "agir centré en posture assise".

Asana à l'origine est le siège que l'on propose à une divinité dans un espace consacré. 

 

Le Dhyana est devenu le Chan'Na en Chine. 

 

Or, en chinois Chan (Ricci 166) désigne la pelle qui permet d'aplanir un lieu et de le nettoyer pour accomplir un rituel. 

 

C'est donc "préparer le terrain". 

 

Ceci n'avait pas échappé aux pères jésuites lorsqu'ils traduisirent Dhyana et Chan par le terme "méditation" puisque la racine grecque "meditor" signifie  littéralement préparer un voyage, préparer son départ, racine que l'on retrouve dans préméditer, préméditation donc agir avec préméditation. 

 

La racine latine "meditatio" quant à elle, plus active, signifie "agir centré". Méditation c'est donc l'action (ation, axion) centrée (médius) et, dans une certaine mesure "se diriger vers le centre". 

 

En le préméditant, donc en le faisant consciemment. 

 

La méditation n'est donc jamais inconsciente ni le fait du simple hasard. 

 

Par la suite le chinois Chan Na a donné le coréen Sôn Na puis le japonais Zen Na. 

 

Le Dhyan, le Chan, le Son et le Zen désignent donc la même chose si on excepte quelques différences linguistiques et culturelles. 

 

Dans toutes ces formes on retrouve une notion de méditation puis de méditation en posture assise : Dhyana et Dhyana Asana, Zhan Chan et Zhou Chan, Ritsu Zen et Za Zen. 

 

Mais il ne faut pas opposer la forme "debout" ou "active" à la forme "assise" ou "passive" car ce sont les deux parties d'une même pièce comme pile et face ou revers et avers, donc Yin et Yang sinon Omote et Ura. 

 

Méditation et action ne font qu'un comme pensée et action ne font qu'un dans la conscience de la pureté du cœur (Xinxue).

 

Les informations sur la racine sanscrite proviennent du site Tao-Yin.


Evolution de la définition

 

1250, meditatiun "contemplation"

 

1380, meditacion "action de réfléchir profondément"

 

1626, méditation "écrit sur un sujet religieux (ou philosophique)"

 

1762, méditation (Dictionnaire de l’Académie Française) “Penser attentivement à faire quelque chose, à faire réussir ce qu’on a dans l’esprit” et “Faire l’oraison mentale”

 

1798, méditation (Académie Française) “Occuper son esprit de l’examen d’une pensée, ou de l’exécution d’un dessein”

 

1835, méditation (Académie Française) “Réfléchir sur quelque chose, l’examiner mûrement, de manière à l’approfondir.”


Définition actuelle :

 

Selon le Larousse : Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose : Cet ouvrage est le fruit de ses méditations.

Attitude qui consiste à s’absorber dans une réflexion profonde : Se plonger dans la méditation.

Oraison mentale, application de l’esprit à des vérités religieuses.

 

La seconde définition note que la méditation implique "d’amener son attention sur un seul point de référence". La méditation est une pratique qui permet de calmer ses pensées par le repos physique et intellectuel, tout en restant conscient, en ne recherchant ni à penser, ni à non-penser, en fixant son esprit sur une pensée, un objet ou la respiration. 

 

La question de la définition (extrait "Qu'est-ce que la méditation? Définitions et variété des 

techniques ". Par Alain Rioux Ph. D, Psychologue)

 

Il y a en général deux grands types de définitions de la méditation. Premièrement, il y a celles qui l’associent à une technique d’auto-régulation au même titre que la relaxation musculaire ou le biofeedback (Snaith, 1998). Ce type de définition est quelquefois réductif et ne semble pas rendre justice à toute la richesse du processus méditatif. Puis, il y a les définitions qui relient la méditation à une forme de quête spirituelle (Desjardins, 1992). Dans ce cas, le vocabulaire est souvent éthéré et subjectif, ce qui nous donne l’impression de ne pas savoir exactement de quoi il s’agit. Afin de refléter la richesse de la méditation et de conserver une certaine objectivité nous retiendrons la définition de Craven (1989) qui la situe dans son contexte culturel :

 

"La méditation réfère à un groupe de techniques reconnues comme permettant de rehausser certaines habiletés telles la concentration, la régulation des états conscients et la conscience de soi. Les techniques de méditation sont traditionnellement enchâssées dans la psychologie de la conscience de certaines disciplines comme le Bouddhisme et le Yoga et sont utilisées pour favoriser le développement personnel et la croissance spirituelle. Ainsi, la méditation a été plus intimement associée au système des croyances religieuses et philosophiques de l’Inde et de l’est de l’Asie." (Craven, 1989, p.648). 

 

Nous retiendrons aussi que la méditation peut être définie de manière plus spécifique comme "un ensemble de techniques qui ont en commun de tenter consciemment de fixer l’attention d’une manière non-analytique et d’éviter de s’attacher à des pensées discursives ou ruminatives." (Shapiro & Walsh,1984, p. 6). Cette dernière définition décrit la méditation à l’extérieur d’une quelconque forme de quête spirituelle.

 

La méditation est l’une des plus vieilles formes de thérapie (Walsh, 1992). En orient, l’origine de sa pratique se perd dans l’antiquité. La plupart des textes d’origine regorgent de termes indiens et sanskrits, cette langue sacrée et littéraire de la civilisation brahmanique (environ 800 à 600 ans avant Jésus-Christ). Ces textes ont été rédigés par des moines ou des maîtres spirituels mais la majeure partie de la transmission des connaissances sur la méditation s’est effectuée par tradition orale et par l’enseignement des maîtres aux disciples. Ainsi, l’esprit du chercheur occidental est souvent insatisfait par les connaissances contenues dans les textes sacrés. Il s’agit d’une matière qui repose sur l’expérience, l’intuition et l’introspection plutôt que sur la démarche scientifique (Wilber, 1980). Même si la voie de l’introspection des mystiques orientaux repose sur une tradition rigoureuse qui est le fruit de quelques milliers d’années d’évolution, le chercheur occidental a souvent l’impression d’être en eaux troubles lorsqu’il aborde cette matière qui ne répond pas aux critères de la voie empirique.


Synonymes : 

 

application, approfondissement, concentration, contemplation, recueillement, réflexion, spéculation.


Quelques citations :

 

 "La méditation c'est une conscience claire de tout événement, un souffle apaisé, un accord avec le monde." Blaise Pascal

 

"Plus on a médité, plus on est en état d'affirmer qu'on ne sait rien." Voltaire 

 

"Ne pas avoir le temps de méditer, c'est n'avoir pas le temps de regarder son chemin, tout occupé à sa marche." Antonin Sertillanges